Lâcher prise

27/08/2016 17:58

Malgré toutes ces années à essayer et à presque parvenir à devenir parents, nous n'avons toujours pas réussi.

Mon corps et mon esprit fatiguent...Je me suis toujours dit que tant que la volonté était là, j'arriverais à mes fins...Mais la volonté s'est tout doucement estompée. Au début, je ne m'en suis pas rendue compte, je continuais à me demander ce que serait ma vie sans enfants...C'est quelquechose que j'ai toujours voulu depuis petite, mais je me souviens aussi d'un jour de mon enfance (je devais avoir environ 7-8 ans) où je me suis dit "je n'aurai pas d'enfants". Ce n'était pas un souhait, c'était un fait...je l'ai senti je pense. Encore maintenant, je ne comprends pas pourquoi cette pensée m'a traversé l'esprit.

Avec le temps, et l'âge adulte, l'envie d'enfant est devenue de plus en plus importante, jusqu'à devenir vitale. Je ne concevais pas ma vie sans un enfant. Cette vie n'avait aucun sens pour moi, et je me demandais très sérieusement ce que j'allais devenir si je ne parvenais pas à devenir mère.

C'était tellement fort, cette envie, que je me disais que je n'arriverais pas à survivre si je n'avais pas d'enfants.

Cette urgence et ce besoin vital m'ont obligée à me demander pourquoi tout ça. Pourquoi c'était tellement important au point de remettre en cause mon existence...Il devenait urgent que je comprenne pourquoi.

J'ai beaucoup travaillé là dessus avec ma psy (elle est géniale !), et j'ai trouvé quelques pistes :

  • D'abord, le statut de maman me donnait une existence, une légitimité, un sens à ma vie. Ce statut me donnait tout simplement un objectif pour au moins les 20 prochaines années. Si je n'ai pas d'enfant, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie ? A quoi vais je servir ?
  • Ensuite, je pense que la pression sociétale, familiale tient un rôle important...Même si ma famille ne me met plus la pression, comme au début, je sens qu'eux aussi ont envie de voir un petit enfant courir partout et les faire devenir chèvre. Et j'ai envie qu'ils connaissent ça, d'autant plus que ce sont les seuls de la famille à ne pas avoir de petits enfants...
  • Il y a également mon couple... un enfant est une étape supplémentaire, et j'ai peur  que si nous stagnons où nous sommes, notre couple va s'essoufler et nous n'aurons plus rien en commun.
  • Enfin, les enfants c'est trop mignons j'adore les regarder découvrir le monde et grandir. J'adore les entendre rire (moins les entendre pleurer), leur faire découvrir des choses...Un enfant est un être innocent pur dénué de toute méchanceté, et j'adore l'idée qu'ils peuvent devenir de belles personnes si on leur donne les bonnes clés...

En regardant toutes ces raisons, je le rends compte qu'il y en a peu directement liées aux enfants. Mais je pense que si chacun se pose la question et y répond de façon honnête, je suis loin d'être la seule dans ce cas...

Après la démarche du pourquoi, j'ai pu travailler sur le "et si ?". Et si je n'avais pas d'enfant, qu'est ce qu'il se passerait pour moi ? J'ai alors pu commencer à énumérer toutes les choses positives dans le fait de ne pas avoir d'enfants :

  • PLUS DE PMA
  • Plus l'inquiétude et l'angoisse d'un problème lors de la grossesse
  • Pas d'inquiétude que l'enfant soit malade 
  • plus de peur de perdre son enfant
  • Davantage de liberté. On peut partir où on veut quand on veut
  • Et possibilité de reprendre des études pour finaliser mon projet professionnel

Petit à petit, j'ai pu me projeter dans cette vie que je n'avais pas prévue...

En fait, sans m'en rendre compte, j'avais commencé à accepter l'idée...moi qui m'en pensais incapable...

Vous pouvez pas savoir à quel point lâcher prise m'a fait du bien...Même physiquement. C'est comme si une chape de plomb s'était envolée d'un coup.

ça m'a également permis de prendre du recul par rappor à ma nouvelle tentative madrilène. Parce que, oui, j'ai recommencé ;il me restait 4 embryons et que je ne voulais pas les "gâcher". J'ai donc abordé cette nouvelle tentative avec beaucoup moins de pression puisque je n'avais plus peur de l'échec et que je n'avais plus d'obligation de résultat...

Il était important pour moi de parler de cette étape car elle a été essentielle pour moi; elle m'a permis d'apprendre à accueillir ce que la vie m'apportera...